Si les Pyrénées sont devenus si à la mode au XIXe siècle, on le doit en grande partie à Louis Ramond de Carbonnières. Né à Strasbourg en janvier 1715, avocat de formation, il est le secrétaire du cardinal de Rohan, qui va l’entraîner dans la désastreuse affaire dite du «Collier de la Reine». Le cardinal et son secrétaire sont contraints de s’exiler en Auvergne, puis en Pyrénées, à Barèges: c’est là que l’aventure va commencer pour Ramond, qui gravit le Pic du Midi pour la première fois le 2 août 1787. La vision de la chaîne, au sommet, lui coupe le souffle et il décide de s’y consacrer entièrement. Il va parcourir la montagne, en notant soigneusement des observations très précieuses. Botanique, géologie, nivologie, minéralogie, etc. L’ouvrage qui paraît en 1789, à la veille de la Révolution, sur les «Observations faites en Pyrénées» est salué comme «l’acte de naissance des Pyrénées» , selon Béraldi, premier historien du mouvement pyrénéiste.
Les pyrénéistes
Si le terme « alpinisme » est devenu synonyme d'exploit sportif, le pyrénéisme, apparu à la fin du XIXe siècle, s'en est démarqué en considérant l'expérience physique de la montagne comme inséparable de l'émotion esthétique et culturelle. Les pyrénéistes sont des passionnés des montagnes pyrénéennes ; ce sont des sportifs mais des sportifs qui se distinguent de la foule, qui cherchent des itinéraires nouveaux et qui, surtout, racontent leurs ascensions et en font une œuvre partagée, soit par la science (comme ce fut le cas pour Ramond et Schrader), soit par la littérature (comme plus tard Henri Russell), soit encore par la peinture (Schrader, Saule-Sorbé, 1995). Ce n’est pas un hasard si « l’acte de naissance du pyrénéisme », comme le dit Beraldi, n’est pas l’ascension du Mont Perdu mais la publication en 1789 des Observations faites dans les Pyrénées de Ramond.